mercredi 14 avril 2010

Voie sans issue

La plupart des hétéros, y comprit la Fap, aurait innocemment pu croire qu'une relation entre hommes impliquait du partage et des possibilités multiples en ce qui concerne les moments d'échange de fluides corporels. Et bien les hétéros doivent remballer leurs préjugés.

D'après un sondage exclusif réalisé sur un échantillon représentatif de trois personnes, au bar du coin de la rue, dans une relation avec pot de gel format familial dans la table de chevet, c'est chacun son rôle. Et difficile de les échanger, voir impossible.

Difficile aussi de déterminer à l'avance ce qu'il va en être une fois passé sous les draps. Pour éviter les mauvaises surprises et repartir la queue entre les jambes, il faut mieux le demander avant. Pour des hétéros, les premières questions seront, "Tu fais quoi dans la vie ? Tu vis où ? C'est quoi le nombre en bas de ta feuille d'imposition ?". Pour des hommes qui cherchent des hommes, ce sera "Tu fais quoi dans la vie ? Tu vis où ? Tu veux me prendre ou utiliser ta main gauche ?".

Donc, plus que chez les hétéros, la réussite du couple, même d'une nuit, passe par la compatibilité des pratiques et préférences sexuelles. Parce que forcément, il n'y a pas 30 000 équations possibles. Pour faire bien, on peut dire qu'il y a un actif et un passif. Donc, 1 actif + 1 passif = couple idéal. Si ce n'est pas le cas, il y en a toujours un qui se fait avoir, ou enculer, au choix.

lundi 12 avril 2010

Entretien d'embauche

On en a déjà un peu parlé ici. Les relations sans lendemain, ou en tout cas, au lendemain très court, qui se résume à un brossage de dents sans brosse et un rhabillage express, prennent parfois une autre dimension temporelle. Elles passent à une relation longue durée.

Le début de ces relations à durée indéterminée est souvent proche de la perfection. On est deux, on est bien. La période d'essai est l'équivalent d'un paquet de chamallows mélangés avec de la guimauve. Puis la vie "normale", quotidienne, vient se taper l'incrust' au milieu de tout ça. La vie quotidienne, et toutes les épreuves qui vont avec.

Parmi toutes celles-ci, il y en a une particulièrement sérieuse. Une qui fait peur. Encore plus que la présentation aux parents. La rencontre avec les amis. Parce que le truc, c'est que eux, contrairement aux parents, on les a choisis. Sauf bien sûr le boulet qu'on traine depuis la maternelle mais à qui on est attaché par nostalgie, ou pire, par pitié. Alors forcément, l'enjeu est différent.

Non pas que l'on souhaite réellement plaire aux amis parce qu'on peut les aimer. Mais parce qu'on aime l'autre. Si ça se passe mal avec le mec qu'il connait depuis 10 ans, y a comme qui dirait des chances pour que ça se passe mal tout court.

Et sur ce coup là, la Fap a besoin d'un mode d'emploi. "Comment ça marche ce truc, tu sais, plaire à un hétéro avec lequel on couche pas, ou pire, à une fille ?!". Et l'homme sans poil, ami de la Fap en est lui aussi très troublé : "Mais je comprends pas. Tu veux te faire une nana ?!". Non non non. Rien de tout ça. Désolée, mais même les hétéros peuvent passer du coté obscur sans faire de coming out, ils deviennent amoureux et cons.

mercredi 7 avril 2010

Gourmandises

La Fap aurait entendu dire quelque part que les hommes qui aiment les hommes ont souvent une vie sexuelle un peu plus extravagante que celle d'un hétéro. Extravagante et multiple. Ce ne sont que des rumeurs bien sûr, mais supposons que ce soit vrai. Les bonnes moeurs veulent que cela soit mal vu de la part des gens biens, propres sur eux, souvent en couple, voire mariés. Alors aussi bien pour les hétéros que pour les hommes aux torses épilés, à partir de combien d'hommes tout nus devient-on réellement une salope aux yeux des autres ?

Comme pour tous les sujets qui fâchent, c'est encore une question de point de vue. Forcément, si on se compare à un moine, on a le droit à un aller sans escale direction enfer. Mais bon, si la comparaison est faite avec Lindsay Loan, on se dit bien qu'on a plus de chance d'être au coté de Mère Teresa quand on partira les pieds devant.

Après, il est tout à fait justifié de nuancer le propos. Parce que salope, c'est avant tout un état d'esprit. Un mode de vie atypique qui a un fort potentiel en ce qui concerne les dommages collatéraux. Après, on peut aussi prendre en compte la gourmandise : quand le plaisir est plus procuré par le partage que par l'orgasme mécanique, c'est autre chose.


Toujours est-il qu'il est difficile de mettre une barrière, un nombre bien précis qui détermine le passage de la sainte à la salope (les gays sont bien sûr inclus). Mais bon, de toute façon on s'en fou un peu, il paraît qu'à partir de 100, on arrête de compter.

jeudi 1 avril 2010

Objet de caractère

Qu'il soit gay ou hétéro, l'homme a souvent un truc à lui. Pas le fait de se curer le nez au feu rouge ou de regarder Plus belle la vie en cachette (encore !). Là, on parle d'un accessoire, d'un vêtement, de quelque chose qui le caractérise en extérieur. Ok, pour un homme sans poils, il y a peut-être plus de chance pour que ce soit la dernière paire de lunettes Persol à la mode, mais forcément vintage, plutôt que celle avec les branches qui tiennent sur les tempes, un peu à la Matrix, sauf que sur la ligne 13, on n'est pas dans Matrix.

Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un objet qu'on traîne depuis longtemps, qu'on n'aime pas forcément, mais dont on a du mal à se séparer.

Tant que c'est un objet sympa, il n'y a pas de mal. Le problème, c'est qu'on a pas souvent le choix quant à l'accessoire qui va aider les autres à savoir qui on est. Oui, parce qu'on n'est plus Arthur ou Léon, on devient "slim interdit aux hommes" ou "pèche aux moules". On a porté ce pantalon une journée il y a cinq ans, et, manque de bol, tout le monde s'en souvient.

Pour la FAP, c'est autre chose. Pour elle, il s'agit d'un objet récurrent. C'est une FAP, donc, forcément, c'est une paire de chaussures. Mais pas n'importe lesquelles. Parmi les 35 paires d'escarpins, 21 de ballerines et 16 de baskets, il y a une paire de bottes. Des bottes. Des bottes rouges, très rouges.

Alors, à force de se faire appeler ainsi, la FAP a développé une troisième personnalité sous le nom de La Fille Aux Bottes Rouges. Un personnage assez hybride qui peut, par l'intermédiaire de ses bottes, passer d'un monde à un autre. De la soirée privée au festival dans la boue en Bretagne. Des amis d'enfance qui n'ont pas vraiment changé aux rédacteurs de mode. Des gays multiples à l'hétéro unique.

A priori, on est tous un objet en particulier pour les autres. Le plus souvent c'est un truc sympa. Enfin, d'après ce que tout le monde dit. Mais je pense qu'il vaut mieux s'en méfier. A force de côtoyer des gays, la FAP peut dire que "C'est tout à fait ton style", ne veut pas du tout dire que c'est bien, ou que ça te va !!!