Alors forcément, au début ça fait bizarre quand on te demande "tu veux bien me passer la boîte à seins ma chérie ?". Il s’agit de se familiariser avec un monde à part, où l’on trouve maquillage et paillettes, mais pas de Tampax. Marion et Pamela ne sont ni des hommes ni des femmes, mais bien des créatures de la nuit.
La transformation commence en plein jour et demande une préparation longue et minutieuse. Pas moins de 4 heures où se rencontrent rasoirs, colle à postiche, fond de teint, gonfleur de matelas pour séchage, culotte rose et double épaisseur de soutien-gorge.
Après avoir croisé la voisine paralysée par la surprise de voir son voisin qui porte habituellement ses courses, porter cette fois des talons, Marion et Pamela, les reines de la nuit, prennent leur carrosse.
Passage à l’extérieur. Un entre deux, où les créatures nocturnes sont visibles aux yeux de tous, mais pas encore protégées par les lumières d’une boîte de nuit. La curiosité n’est pas cachée, encore moins le rejet. Dans la rue, "petite salope" n’est pas l’expression d’un désir fougueux du bandeau, mais clairement une insulte.
Du haut de ses 1 mètre 80, plus 18 centimètres de talon, le "dégage pauvre nain" de Pamela prend alors toute sa force.
C’est avec une nonchalance et un naturel déconcertant que Marion et Pamela font leur entrée en boîte, éclipsant petits minets et autres roquets gominés aboyant le videur pour se faire remarquer.
C’est alors que la performance commence : celles qui semblent être des représentantes en cosmétique deviennent de véritables Lady Gaga locales. Enchaînement de flashs, et nouvelle file d’attente pour le roquet qui veut sa photo Facebook. Alors finalement, Marion et Pamela c’est tout l’art de transformer ceux qui les considèrent comme des erreurs de la nature en nouveaux membres de leur Fan Page.
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